Lui, c’est compliqué. D’abord parce qu’elle le connaît depuis très très longtemps et que ce faisant, elle ne se souvient plus trop de comment ça a commencé, ensuite parce qu’il n’existe pas de mot précis pour définir ce qui les attache. Reby le connaît bien, et réciproquement, elle aime passer du temps avec lui (à lui faire des gâteaux aux fraises) pendant qu’il la papouille et qu’il se frotte à elle. Le truc, c’est que Ben, il a plein de fonctions différentes, c’est celui à qui elle peut tout dire (ou presque), le nounours, le crash-test pâtissier, le papouilleur en chef… et celui sur lequel elle garde un œil pour veiller à ce qu’il soit pas trop malheureux lorsqu’elle n’est pas là. Elle le sait pourtant, qu’il n’aime pas quand elle va voir quelqu’un d’autre, mais bon, ils ne sont pas mariés non plus… Même si des fois on pourrait se poser la question… Ça aussi elle le sait, qu’elle entretient une relation ambigüe avec lui qui pourrait basculer d’amitié à amour pour pas grand-chose mais bon, elle se plaît tellement dans cette situation ! Elle regrette vaguement, parfois, de le voir attristé alors qu’elle s’en revient de ses aventures mais le sourire qu’il lui sert lorsqu’elle le rejoint lui fait oublier tout le reste. Il faudrait qu’elle se décide, un jour, à parler sérieusement de tout ça avec lui. Un jour. Pas aujourd’hui.

Colocataire de son espèce, c’est ainsi que Reby a découverts Yui, alias petite créature adorablement mignonne, agréablement cohabitable, aux cheveux roses. MAIS ROSES QUOI !! Bref. L’observant au début avec une pudeur et une méfiance délicate, Reby a fini par s’habituer et à éprouver de l’affection envers la jeune fille. Même si elles se croisent rarement en dehors de leur chambre, la brune apprécie de passer des soirées « filles », à boire du café-au-lait avec des petits gâteaux, à se raconter les derniers potins en vogue… et à casser du sucre sur le dos du copain de Yui, Teijo. Parce que le problème, c’est que ce type, il foule du pied le cœur de la colocataire et que ça, ça plaît pas du tout à Reby. Sauf que comme elle n’a pas envie de rendre son amie malheureuse, elle se retient de cracher trop de venin devant elle et elle fait plutôt des petits gâteaux et du thé pour la réconforter des frasques de son compagnon. Et comme Yui ne se laisse jamais abattre, ça donne encore plus envie à Reby de l’aider et de lui envoyer plein de bonnes ondes pour qu’elle soit forte. Mais quoi qu’il se passera, indéniablement, Yui est trop cool parce que Yui a les cheveux roses. MAIS ROSES QUOI !!

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Un jour, Reby s'est posée à côté de ce jeune homme, s'est plut dans leur silence partagé, et a commencé à s'intéresser à sa petite personne. Elle s'en va le trouver, de temps à autre, lorsqu'elle n'a rien de plus préoccupant à faire, et passe quelques heures en sa compagnie avant de s'en retourner comme elle était venue. Elle se met à coté de lui sans pour autant communiquer avec, juste pour être dans son rayon de bonnes ondes appaisantes et profiter de son calme et de sa capacité à être avec quelqu'un sans avoir un besoin maladif de lui parler. Ils n'ont commencé à dialoguer que très récemment, lorsque Reby s'est prise d'une envie d'en savoir plus sur lui que ce qu'elle pouvait trouver par ses propres moyens. Depuis, elle survient toujours aussi soudainement mais leur relation s'est un peu plus élaborée, et Reby aime dorénavant l'avoir à proximité lorsqu'elle cuisine, même si c'est en parlant de la pluie et du beau temps ou en silence.

Dans un premier temps, Reby était prise d'une furieuse envie de lui faire avaler un lampadaire et de le faire ressortir de l'autre côté lorsqu'elle le croisait, le Teijo. La plupart du temps, elle fuyait ventre-à-terre lorsqu'elle le voyait arriver, sous peine de le pousser "malencontreusement" du haut d'une falaise. Il représentait le Vice Ultime à ses yeux, car bobo collant, chiant, provocateur, et irrespectueux envers ces dames, et pour Reby, le Vice Ultime, ça s'élimine. Quitte à le découper en morceaux à la petite cuillère si nécessaire. Mais voilà, elle a apprit un beau jour que ce satyre est le petit ami de son adorable Yui de colocataire. Depuis lors, elle s'est attribuée la longue et périeuse mission de remettre le jeune homme dans le droit chemin pour les beaux yeux de sa coloc. Elle le déteste toujours autant et rêve toujours autant de l'attacher à un pilori et de le regarder tranquillement agoniser, mais elle a apprit à concilier avec. Maintenant, elle tente différentes techniques plus ou moins aggressives pour lui faire comprendre ce qu'elle aimerait qu'il devienne. Elle sait bien qu'elle ne pourra jamais changer sa nature profonde de pervers vicieux mais ça ne coûte rien d'essayer.

C'était un type vraiment chiant sur tous les tableaux, bruyant, agité, excentrique, borné, fouteur de bordel à toute heure, vraiment aucun respect pour le silence et la zenitude des gens comme Reby. Et en prime, il se prenait pour un super-héros venant au secours de gens qui n'avaient pas vraiment besoin de son aide. Avant, elle ne l'aimait vraiment pas, elle était infecte avec lui et il le lui rendait bien. Mais ça c'était avant. Parce qu'un jour qu'elle n'était pas en forme, il est venu la voir parce que c'était pas drôle qu'elle réagisse pas. Elle ne sait toujours pas si c'était dans un élan de gentillesse ou s'il avait juste peur que son jouet soit cassé, toujours est-il qu'il a fini par la réconforter de la meilleure manière qui soit, en rendant sa compagnie jouissive, au sens propre. Bref, ils ont couché ensemble. Et c'était bien. Et quand on s'appelle Reby, les choses bien, on les refait assez souvent. Sauf qu'à part quand on est dans son lit, Hotaru, ça reste un freak, un nul, un dépravé, un inutile, un congrès d'erreurs de la nature à lui tout seul. Mais ça n'empêche pas d'aller faire la bagatelle avec lui quand Reby n'a rien d'autre à faire ou que l'un des deux s'ennuie. Avant, elle ne l'aimait vraiment pas. Mais ça c'était avant. Maintenant, elle ne l'aime toujours vraiment pas sauf pour faire des bébés. Il est pas du tout sur la même longueur d'onde, mais il est performant, au final c'est l'idéal.