A mon humble avis, je manquais à Eilinn, qu'en pensez-vous ? Mais si, je lui manque, je manque à tout le monde ! Et puis, l'infirmière ne savait tenir sa langue, et lorsque j'entends les mots "fièvre de cheval" et "Eilinn" dans la même phrase, je ne puis qu'être intéressé. C'était donc en me frottant les mains, jouant à la Mary Poppins des temps effrayants, que je finis par arriver dans la dite chambre, caché sous ce lit. J'attendis bien quelques temps, savourant la respiration forcée de cette enfant, à croire que je la touchais, haha ! Bien, quelle peur aujourd'hui ? Ouh...J'adulais l'idée adulée d'une soirée apeurée. Ses grands yeux vont certainement s'ouvrirent d'effroi et sa voix emplira les airs tel un chant d'opéra ! Je vais pouvoir créer une belle castafiore ! Wonderful.

Bam !

Mademoiselle est tombée, je peux observer ses cheveux dans l'obscurité. Sa main a allumé la lumière, mais l'ombre se cache toujours sous le lit, et c'est d'un coup d'un seul que j'ai décidé de jouer mon petit tour, et oui, aucune pitié pour les malades. J'ai caché mon œil bleu derrière mes cheveux blancs, laissant le rouge globuleux briller dans le noir. Mes mains apparurent soudain à la lumière et attrapèrent avec brusquerie les chevilles d'Eilinn, crochues, tremblantes. J'émettais un râle horrifiant de monstre réveillé des limbes. J'ai tiré, l'amenant sous le lit en continuant mon petit jeu de mort-vivant, de mains fermes et d'un bruit de gorge fort réussi. Mes paumes l'attrapèrent pour qu'elle ne puisse se débattre et j'ai murmuré d'une voix hantée et affamée un :

"Ei...linn...Faiiiim..."

J'adore ça ♥.